La critique ciné n'est pas mon fort... Je voulais juste vous dire que l'adaptation du livre "Charlie et la Chocolaterie" par Tim Burton, actuellement sur les écran, est ach'tement sympa. Les décors sont bien tordus comme il faut, Johnny Depp est parfait.
Je vous recommande chaudement ce film.
1 De Matthieu -
Je l'ai vu dimanche. En effet c'est un très bon film. J'ai adoré le bouquin, mais bon comme cela fait quand même un bon paquet d'années que je l'ai lu, je n'avais le souvenir que de quelques moments forts : l'ascenseur, la transmission télévisée... J'étais content de les retrouver. Il faut dire également que le film a un coté sucré et gentils mais aussi son coté salé et cruel. Tout est délicieux !
2 De legaut -
Faut aimer le cynisme :o)
3 De Chris -
Pour la deuxième fois consécutive, Burton effectue un véritable travail d’introspection à travers ses réalisations. Un virage à 360° après la grande déception de « La planète des singes », totalement impersonnel, et une première mise au point avec « Big Fish », qui affirmait le choix de Tim Burton pour un cinéma non réaliste, ancré dans un univers magique et poétique.
Avec « Charlie et la chocolaterie », la suite en quelque sorte de « Big Fish », Tim Burton hurle sa volonté de jouir du plaisir simple, de la satisfaction qui semble ne servir à rien et qui constitue l’essence même de ce qu’est Tim Burton. Le chocolat constitue le symbole de ce plaisir simple.
Tim Burton cherche, réfléchit, regarde son passé, celui de son enfance et de la découverte de ses premiers plaisirs. Plaisir sucré, avec le chocolat et les bonbons, bien sûr, mais également plaisir visuel, avec la découverte d’un cinéma qui l’a émerveillé. Tim Burton suivait la même démarche de partage de ses goûts cinématographiques dans « Ed Wood » ou dans « Mars attacks ». Mais ici, il rajoute une couche. Ses références ? Charlie Chaplin, avec cette maison de travers qui fait immédiatement référence à « La ruée vers l’or ». Les usines et leur travail à la chaîne, images bien connues des « Temps modernes ». Kubrick, et la séquence des singes et du monolithe de « 2001, l’odyssée de l’espace ». Des références lourdes, sorties directement du septième art de légende, et très importantes pour la formation artistique de Tim Burton.
« Charlie et la chocolaterie », une œuvre d’introspection et de recherche de mémoire sur ce qui paraît essentiel au metteur en scène. L’essentiel, comme le monolithe de Kubrick, symbolisant toute la mémoire de l’univers. Et Tim Burton, de remplacer le monolithe par une barre de chocolat ! Quelle audace ! Une barre de chocolat, comme mémoire de l’univers ; et de comprendre alors qui est vraiment Tim Burton. L’artiste honnête avec lui-même, très peu influençable mais à l’écoute, en recherche permanente, en introspection et en perpétuel mouvement.
Tim Burton et sa nostalgie du passé, avec les déceptions qui en découlent. Les enfants d’aujourd’hui, lassés de tout, émerveillés de rien, dans l’oubli total du plaisir simple. A écouter Tim Burton, il faut croire que seule la pauvreté permettrait l’émerveillement, comme unique remède à l’ennui. La télévision insipide a remplacé le cinéma créatif, crime de lèse-majesté ! « Charlie et la chocolaterie » ou la chute de l’empire univers.
Tim Burton et lien familial. La famille réelle d’abord, dans une introspection Freudienne du lien avec le père. Un père frustrateur, puis la rupture avec le lien familial, puis plus rien. « Charlie et la chocolaterie » ou la recherche d’une nouvelle famille. A cet égard, ce film peut être rapproché d’un autre monument du septième art, « Citizen kane » d’Orson Wellles.
La famille fictive ensuite, celle du cinéma bien sûr, avec Chaplin, Kubrick, Welles… Et puis Christopher Lee, qui joue le père de Johnny Depp dans le film, de la même façon que Vincent Price jouait le père dans « Edward aux mains d’argent ». Par ces choix pour les rôles du père, très explicites, Tim Burton fait immédiatement référence au cinéma bis fantastique qu’il a adoré et qui a fait office de seconde famille pour lui.
Selon moi, un film très important dans l’œuvre de Tim Burton, où il réussit à travers l’œuvre d’un autre, Roald Dahl et sa littérature en enfantine, à parler de lui-même. Malgré les défauts habituels de Tim Burton, parfois trop manichéen, répétitif ou explicatif, « Charlie et la chocolaterie » se profile comme une de ses œuvres les plus personnelles. Une œuvre très honnête mais difficile d’accès, tant les références et les symboles sont abondants.